• Conscience et rangement.

     

    Sur les pages de la mise en scène du grand récit d'ombres et de lumières qu'un début de journée offre à mes yeux, je rencontre un inconnu.

    Comme un voyageur silencieux dans la lumière d'un tableau de Van Gogh, ses pas, au rythme des murmures de la terre, suivent un étroit sentier le long d'un champs de blé.

    Nos regards se croisent dans un bleu-gris qui m'est familier. Un livre, des journaux, deux cahiers sous le bras gauche. Un appareil photo dans la main droite, il se perd dans l'or du blé, dans le vert des nuage.

    Comme un exilé qui retrouve ses couleurs éblouissantes, ses mots libres, les détails de son quotidien, il marche dans l'air, en respirant l'univers.

    Les arbres fragiles comme des dessins. Le paysage intense et imparfait. Indolent et sensuel.

     

    Sur la table de ma cuisine, un pot de confiture de fraises, un morceau de pain chaud, un carré de beurre, un bol de café au lait. Des crayons, un carnet ouvert à une page blanche.

    Sur la vitre de la fenêtre inondée de soleil, le reflet d'un visage souriant me surprend soudain.

    On se regarde, on se reconnait.

    Un cauchemar nous avait séparé. Juste un instant.  

     

     Gli immortali. Jovanotti.

    Edited by Francesco© Texte. Photo.

    Conscience et rangement.

     

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  • La grande peur bleue.

    La grande peur bleue.

     

     01 juin 2015.

    Une ombre est venue cette nuit.

    Une ombre bleue silencieuse et subtile. Légère comme un vent sournois.

    Des grands arbres de nuages au bord de la mer.

    Mon grand  corps qui s'envole dans un ciel de regards inconnus.

    Des poissons bavards chantent leurs mots au creux des grandes vagues.

    Le temps qui s'arrête, dense et lourd, et qui m'écrase au sol.

    Honteux et maladroit comme l'albatros de Baudelaire.

    Les chalutiers lèvent l'ancre pour la pêche de minuit.

    Vertige écoeurant. Tourbillon furieux.

    Les grands yeux de la lune veillent sur mon sommeil artificiel.

    Une armée inconnue aux pas  verts et silencieux berce mes peurs et mes fragilités.

    Un horizon de lucioles en file indienne dans le noir profond des champs endormis.

    Spots aveuglants sur ma gaucherie humaine.

    Un train immobile suspendu dans la nuit.

    Mains savantes fortes et délicates redonnent le rythme à ma petite éternité.

     

    Le train reprend lentement sa course.

    Les chalutiers rentrent au port.

    L'albatros s'élance dans l'azur avec toute sa fierté.

    Magique métamorphose de mon Echo-Doppler en une abstraction "jaune-Matisse".

     

    Je suis là.    

     

       No surprises. Radiohead.

    Edited by Francesco© Texte. Images.

    Albatros.

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  • Dust.

     

    Braises de poussière opalescente.

    …elle s'en va le long d'un boulevard en guettant son reflet dans les vitrines criardes

    Baignées d'une lueur archaïque. 

    …des grandes affiches effrontées aux couleurs acidulées envahissent les regards

    Pastels. Gras. Voluptueux. Sensuels. Joyaux primitifs et charnels.   

    …grandes avenues. Feux rouges. Multitude humaine. Taxis. Klaxons. Stations de métro

    Assoupis, en attendant mes doigts, et une page de lumière. 

    …ses yeux éperdus qui s'égarent dans la foule

    Lucioles de couleurs dans mon silence secret.

    …pour s'enfuir dans un ailleurs de silencieuses ivresses… 

     

     Une histoire. Peut-être.

     

    The mystery of love. Marianne Faithfull.

    Edited by Francesco© Photo. Texte.

    Dust.

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  • L'îlot blanc de Richard et Anna.

     

    Certains jours, la mélancolie. Grande vague sombre et silencieuse qui envahit mon ciel.

    Certains jours, des images grises, comme dans un film muet, s'imposent tyranniques aux yeux de mon âme.

    Certains jours,  les sons, les couleurs, les visages, les mots, déteignent comme dans une vieille photo.

    Certains jours, Je ne sais pas pourquoi, sans raison, un ennui ineffable, se niche dans mes gestes.

    Certains jours, des gribouillis de latente fragilité, laissent leurs traces sur ma toile.

    Certains jours, une inquiétude monotone se terre en moi comme un escargot dans sa coquille.

    Certains jours, rien q'une ligne de bitume se découpe sur l'horizon de mon étang.

    Certains jours, rien que le vacarme imperceptible du temps qui s'échappe, effleure les parois de ma tanière.

     

    C'est alors,

    que je m'envole, vers un îlot blanc baigné de soleil, enchâssé dans un grand velours vert.

    Refuge de mon esprit, de ma conscience.

    L'îlot blanc de Richard et Anna, 

    qui me nourrissent encore de leur sagesse silencieuse brodée de chagrins et de bonheurs,

    de leur simplicité et de leurs regards indulgents,

    qui m'ont enseigné qu'il faut dévorer la vie, quand même, toujours.

    Et qu'il faut la crier.

    Je me pose sur le grand noyer, et je guette leur énergie, leurs sourires et leurs soucis.

     

    C'est alors,

    que la grande vague sombre se dissipe, laissant sa place à une grande vague verte.

     

    "…vivere e restare sempre al vento…"

      

     Vivere. Vasco Rossi.  

    Edited by Francesco© Photo. Texte.

    L'îlot blanc de Richard et Anna.

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  • Dans mon atelier.

     

    Le lilas du petit jardin de mon atelier, m'accueille ce matin dans sa robe de fête, au parfum enivrant.

    …violet lilas: carmin avec bleu de Prusse et blanc de plomb...

    Le soleil caresse les tubes de couleurs, les pastels, les barres de craie, les pots, les pinceaux, qui s'allument d'une lumière veloutée et rassurante.

    …papiers, chassis, toiles, contreplaqués, tôles, journaux, chiffons...

    Les voix riantes des élèves de l'école des beaux arts d'Adèle, juste en face, flottent dans l'air printanier.

    …huile de lin, essence de térébenthine, huiles, gouaches, aquarelles, pigments, goudron, charbon...

    Sur le chevalet une grande toile attend depuis hier mes attentions, mais je fais semblant de rien.

    …livres, cahiers, crayons de couleurs, albums de croquis, radio, appareils photo...

    La journée s'annonce intense, l'énergie créative m'envahit. Envie de vivre. Envie de peindre.

     

    ...et Miles Davis est là...  

     

    A night in Tunisia. Miles Davis.  

    Francesco© Photo. Texte.

    Dans mon atelier.

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