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Par Francesco. le 5 Novembre 2016 à 10:11
Masque "Butumbo" (cérémonies d'initiation) Zaire fin XIXe
Dans une petite chambre à la tapisserie italenne rouge,
au rez-de-chaussée de la grande maison de mon grand père à Carthage
Le petit masque "Butumbo" du Zaire
L'air doux d'un printemps qui annonçait l'été inondait le jardin
Odeurs de citronniers, de menthe et de violettes
Les chats paressaient à l'ombre du palmier.
Mon frère en avait peur, ma mère en était amoureuse, mon père le retenait précieux
Mon regard en était ensorcelé.
J'imaginais le le long voyage de mains en mains, de vie en vie pour arriver enfin dans ce coin rouge.
Le petit masque Butumbo du Zaire.
La tire-boulette dans la poche, le petit sac de billes.
La pagaille des moineaux sur le grand eucalyptus.
La voix de ma mère qui nous appelait. Le couscous du dimanche était prêt.
Mon père l'avait accroché sur le mur blanc de son bureau entre ses livres et ses rêves.
Mon frère l'avait décoré d'une grande moustache de laurier
C'était le vent d'Afrique que mon grand père portait dans ses poches au retour de ses voyages.
Le petit masque Butumbo du Zaire.
La vie s'écoulait, l'enfance se liquéfiait dans le bleu de la Méditerranée
Les premières amours, les tourbillons politiques et sociaux
Le retour forcé sur "le grand bateau blanc" à nos racines assoupies en Italie
Mon grand père nous avait laissé. Son grand sommeil sur une colline ensoleillée.
Toute notre vie dans des bagages tout le long d'un pays merveilleux mais inconnu.
À la recherche d'une nouvelle vie. Dans mon sac à dos, enveloppé dans du papier
Le petit masque Butumbo du Zaire.
Les soucis de mes parents, les enthousiasmes le la jeunesse, la brûlante envie de vivre
Palerme, Naples, Rome, Gènes, jusqu'au nord.
"La maladie" de l'art, les souffrances et les joies.
La fierté de mon père, sa force, sa détermination. Les sacrifices de ma mère.
Son couscous du dimanche quand même.
Dans la grande maison de mon père, blottie dans les collines du nord, sur un mur de la salle à manger.
Le petit masque Butumbo du Zaire.
Je me perds parfois, encore ensorcelé, dans ses yeux profonds et mystérieux, dans son éblouissante magie
Précieux pour moi, comme une tête de Modigliani, une sculpture de Brancusi, un tableau cubiste de Picasso.
Le petit masque Butumbo du Zaire.
Melodia africana III Ludovico Einaudi
Edited by Francesco Pagni. Texte, Photo.
Video Youtube.
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Par Francesco. le 2 Novembre 2016 à 10:49
Foudre de silence et d'immobilité
Je me surprends soudain sur un fil tendu entre le temps et l'espace
Un essaim de mots nomades plane dans le rien
d'un mirage psychédélique
Rêves et couleurs ondoient légers comme des oiseaux dans un écho
Je me perds dans le vertige baroque d'un miroir sans reflets
Un son de cloches soudain.
Maintenant est déjà un autre maintenant
Le temps recommence à s'écouler
Une femme en vélo. Une mère et ses enfants.
Un homme qui promène son chien.
Une voiture blanche qui passe lentement
Bourdonnement du quartier.
Caresse d'air froid dans mes yeux.
John Cage Sonata XIII
Edited by Francesco Pagni Texte, Photo.
Video Youtube
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Par Francesco. le 20 Octobre 2015 à 10:22
Une étoile inconnue.
Cette nuit.
Dans le noir épais d'une galaxie mystérieuse.
Sa lumière minuscule est un point entre les mots d'une histoire à inventer.
Elle est là, juste au croisement de deux des branches de mon kaki.
Entourée du rouge-orange des fruits sucrés de volupté.
Je dessine à grands gestes avec mes bras des navires dans le noir.
Le silence m'enivre. Les navires lèvent l'ancre.
Un voyage dans le rien d'une nébuleuse de mystères sans secrets.
Une étoile cette nuit, s'est perdue entre les branches du kaki de mon jardin.
Dans l'océan de nuages que l'aube me dévoile, mon étoile disparaît.
Dannate nuvole. Vasco Rossi
edited by francesco pagni: texte. Photo
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Par Francesco. le 13 Octobre 2015 à 08:33
"...une histoire à chaque image, histoires de couleurs, histoires du quotidien, histoires d'arbres et de paysages, histoires d'objets, de sons, d'odeurs, de mots et de vols planés au delà du temps." Ma chère amie Eva Baila, dans cette vidéo, raconte "son histoire" de "mes histoires".
Merci Eva.
Edited by Eva Baila© Photo et textes Francesco pagni. Video Eva Baila.
http://maia-blog.eklablog.com/
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Par Francesco. le 15 Septembre 2015 à 19:39
Cercle magique dans mes siècles.
J'entrouvre les paupières dans les mots noirs du soleil.
Une abeille boude dans l'automne.
Drôles de couleurs dans ma lumière.
Un harmonica glapit dans le temps.
Un chien qui passait par là se cache dans l'ombre.
Une étincelle soudain.
Comme un vers inattendu.
Tears in Heaven (Eric Clapton) Christelle Berthon.
Edited by Francesco Pagni © Texte. Photo.
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