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Citron.
Hipstamatic. Pellicola Ina's 1982 Settembre 2014.
A l'ombre du grand citronnier au fond du jardin. L'or des citrons au parfum intense, d'un jaune absolu.
Ma cachette préférée pour les embuscades aux Siouxs.
Paul, Jean-luc, Robert.
Un vieux Borsalino de mon grand-père sur la tête. Un morceau de tuyau en plomb que je ne lâchais jamais. Mon Winchester.
J'étais Buffalo Bill. Monique, à mon coté, ma Calamity Jane.
Les abeilles bourdonnaient. Les papillons butinaient
Odeur forte des tresses d'ail que ma grand-mère accrochait dans la resserre des outils.
Point de départ de nos incursions pour nos épreuves de courage.
Nos chevaux étaient là. Un râteau. Quelques balais.
Une vieille brouette en bois. Notre chariot.
Le Prunier du voisin. Les fruits du désir de notre Eden.
Le tire boulette dans la poche. Les genoux éternellement épluchés.
Grimper sur un arbre. Voler des petits soleils. S'échapper à bout de souffle.
Notre mission héroique.
Derrière la cabane. Les fruits interdits croquaient sous nos dents.
Les yeux écarquillés de Monique. La voix lointaine des reproches de ma grand-mère.
Innocence. Simplicité primitive.
Nos coeurs qui battaient. Le soleil qui brulait.
Le chant continu des cigales.
Un citron. Une gousse d'ail. Une prune.
Mon Far west est encore là.
Bang bang bang
Bang bang. Equipe 84.
Francesco© Photo. Texte.
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Commentaires
Beaux moments de vie que tu nous fait revivre !!! j'aime bien ce coté far west , mais il manque le colt en 'image pour encore plus de vraisemblance !! Bang bang du soir !
Très belles réminiscences proustiennes à la faveur de ce jardin secret - sucré!
Bonne fin de soirée chal-heureuse!
Excellente prise de vues, les couleurs et la composition sont magnifiques. J'aime beaucoup le texte qui nous ramène dans notre petite enfance.
Passe une bonne soirée.
la madeleine de Proust prend des saveurs différentes, ta nature morte (still life) sature d'odeurs rémanentes, Bang Bang une chanson de Tracy Chapman ?
Oh Francesco, ton pays de l'enfance ! Ce texte est une pure merveille ... les genoux épluchés ... voler des petits soleils ... d'une évocation qui m'étreint. Et sans déconner j'ai failli pleurer, tant d'émotions me sont remontées similaires, ou correspondantes, au coeur ... tu remplaces les citrons du Sud par les cerises aigres du Nord. Tu invites Jack, Pascal, Martine, Catherine, les champs de blé à côté, et les chemins creux à ronces, des ficelles pour les arcs, des bouts de bois pour les pistolets, et Sheila (c'est moins glorieux) : Bang bang, je suis tombée ... sur tout ça et on a le pendant ... Merci !
Quelle belle évocation de ton enfance Francesco ! Des mot justes, sobres et si évocateurs de l'imaginaire ! Le citronnier semble en avoir gardé le souvenir ! Belle journée à toi. Amitiés. Joëlle
Ton texte est beau et fleure bon nos enfances de douceur insouciante et d'émois brulants.
la nature morte devient une "nature vivante" et vibrante sous le chaud soleil du souvenir !!
superbe tout ça, et un brin émouvant.
En plus d'une belle image tu ajoutes tes mots, tes jolis mots qui "secouent" nos souvenirs les faisant remonter à la surface... et ça bouleverse, ça émeut, notre petit (vieux) coeur en est tout retourné. Merci beaucoup pour ce joli cadeau.
Bonne journée
Et remonte à moi mes souvenirs en lisant ces mots si justes et émouvants.
Pfft..... je suis toute retournée!!! Merci pour ce beau partage
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Imagine... on a cinq ans aujourd'hui... on partagera notre goûter...