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Albatros.
01 juin 2015.
Une ombre est venue cette nuit.
Une ombre bleue silencieuse et subtile. Légère comme un vent sournois.
Des grands arbres de nuages au bord de la mer.
Mon grand corps qui s'envole dans un ciel de regards inconnus.
Des poissons bavards chantent leurs mots au creux des grandes vagues.
Le temps qui s'arrête, dense et lourd, et qui m'écrase au sol.
Honteux et maladroit comme l'albatros de Baudelaire.
Les chalutiers lèvent l'ancre pour la pêche de minuit.
Vertige écoeurant. Tourbillon furieux.
Les grands yeux de la lune veillent sur mon sommeil artificiel.
Une armée inconnue aux pas verts et silencieux berce mes peurs et mes fragilités.
Un horizon de lucioles en file indienne dans le noir profond des champs endormis.
Spots aveuglants sur ma gaucherie humaine.
Un train immobile suspendu dans la nuit.
Mains savantes fortes et délicates redonnent le rythme à ma petite éternité.
Le train reprend lentement sa course.
Les chalutiers rentrent au port.
L'albatros s'élance dans l'azur avec toute sa fierté.
Magique métamorphose de mon Echo-Doppler en une abstraction "jaune-Matisse".
Je suis là.
No surprises. Radiohead.
Edited by Francesco© Texte. Images.
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Commentaires
Oh, j'etais très absente et j'ai sans doute manqué quelques épidodes ; j'espère que tu vas bien maintenant...ton texte enigmato- poetico-coloré me le laisse présager
Bien amicalement
Marie
Heureuse de ton retour sur ton île des merveilles suaves et colorées !
« Après une bataille rude, longue (et néanmoins fulgurante), Ulysse vainqueur, navigua encore longtemps sur les ailes de l’Albatros, devant encore affronter d’autres épreuves au cours de la traversée, et d’autres épreuves aussi sur Ithaque… »
C'est vraiment très coloré ... on dirait le radar d'un bateau. Bonne soirée, bises VéroniqueBonsoir Francesco. Un écho Doppler comme détonateur à une écriture automatique ? Des pas en chaussons verts comme une bande de toubibs ? Spots aveuglants sur la table d'op ? Mains savantes qui répare un cœur ? L'albatros s'élance ...C'est toi ?
C'est plus fort que moi, il faut que je donne un sens à ce que je lis et même si ce n'est pas ce qui t'est arrivé c'est ainsi que tes photos et ton poème me parlent.
Prends soin de toi.
J'ai le même ressenti que photoem, plus loin même... arrêt cardiaque... oh Francesco, heureuse de te lire, même en souffles suspendus à des couleurs saturées.
Bien repéré sur cet écran radar !!! une poésie qui colle mieux avec la deuxiéme photo - belle idée
Bêtement, où ai-je la tête, ou ai-je le coeur ? J'ai oublié de parler de tes mots, splendides et qui transmutent si bellement les autres (les maux).
Que la vie te soit forte l'ami !Couleurs aveuglantes, interpellantes. Lecture. Le premier vers fait chanceler, les suivants confirment. Stupéfaction devant cette réalité, parallèle. Dédoublement. Salutaire ? la poésie ne meurt pas, ses ailes de géant peuvent l'empêcher de marcher, pas de voler... Trois petits mot à la fin, heureusement, pour s'y accrocher et arrêter de vaciller, qui rendent son ampleur au respir...
C'est le premier Doppler de la sorte que je vois ;-))
Le fait que tu aies classé ce billet à la rubrique « chronique du quotidien » montre assez que le quotidien est fait de petits ou grands événements, merveilleux, doux, heureux, et aussi d’instants terribles, d’épreuves à surmonter, qui nous rendront plus forts ou plus fragiles, plus humains aussi…
J’aime beaucoup le commentaire de Nikole qui exprime très bien le merveilleux de ta poésie : tu as sublimé un récit qui aurait pu être relaté d’une façon banale, tu as « transmuté les mots de tes maux » !.. Merci Francesco, merci, et comme l’écrit Nikole, « que la vie te soit forte »… parce que la vie te mérite fort, et parce que tu mérites la vie belle.
Baci Francesco ! reviens nous vite...
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Très poétique ces images numérique accompagnées de ce texte poétique qui nous mène sur des rails allant droit dans l'imaginaire. Cela me rappelel un motif d'un roman d'Alessandro Barrico avec un train improbable. Belle joruéne à toi.